JE PARS M'INSPIRER AVEC
ROSSANA BRUZZONE
Témoignage de la fondatrice de la communauté « Montréal la plus heureuse »
Canada – Québec
Rossana Bruzzone est la pionnière de l’écriture optimiste, une branche de l’écriture autobiographique qui vise à souligner la beauté que l’on vit au quotidien. Elle a conçu et expérimenté sa méthode en Italie, son pays natal, où elle a été professeure de littérature pendant 20 ans. En 2014, arrivée au Québec, Rossana a fondé l’entreprise Neige en couleur, qui offre des ateliers d’écriture optimiste, des conférences et du coaching. Rossana est aussi Fondatrice de la communauté : « Montréal la plus heureuse ».
« La vie est un voyage : rendons-le optimiste!
J’ai longtemps pensé que c’était très important, dans la vie, d’avoir les idées claires sur ce qu’on voulait. J’ai finalement appris que ce n’est pas toujours le cas. Au contraire, ça peut nous arriver d’être appelé à faire quelque chose qu’on n’avait jamais imaginé…
J’ai habité en Italie jusqu’à l’âge de 40 ans : 27 ans à Gênes, 13 à Milan.
J’étais professeure d’italien, histoire et géographie au secondaire. À côté de ça, je faisais ce que j’avais toujours rêvé de faire : réciter. J’étais humoriste. Même si être comédienne avait toujours été mon premier souhait, je n’aurais pas pu dire que l’enseignement était mon plan B. Non. J’adorais mes élèves. J’aimais partager avec eux mes passions, et utiliser mes talents artistiques pour rendre mes leçons plus intéressantes, plus riches. Avec mes étudiants, on créait même des spectacles, des vidéos, des livres. Mes collègues étaient de bonnes personnes, impliquées. Bref, je n’aurais pas eu à me plaindre. Mais au fond de moi, quelque chose criait.
J’avais besoin d’un changement. Et je ne savais pas où le chercher, ce changement Je ne savais pas l’identifier, mais j’avais cette certitude. Je la ressentais.
Depuis un certain temps, dans mes prières, j’avais arrêté de demander des choses précises. Je disais à Dieu (eh oui, je l’appelle comme ça) : « Fais-moi découvrir ton projet dans ma vie, parce que dans ton projet, il y a mon bonheur ». Je demandais à découvrir ma mission.
Comme mon besoin se faisait de plus en plus intense, un jour j’ai décidé de décrocher quelques jours pour aller à Florence. Je ne m’attendais pas d’avoir la révélation de ma vie : tout ce que je voulais c’était prendre une pause, écrire, réfléchir.
Je demeurais dans un endroit simple et merveilleux, un ex monastère : la « Maison Saint Nom de Jésus ». J’y ai rencontré le gérant, qui était très charmant… bref, je le trouvais intéressant… alors, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis retrouvée à lui demander si jamais dans cette maison il y avait des activités, des ateliers… Il m’a répondu plein d’enthousiasme que oui, ils allaient bientôt offrir un atelier de peinture à travers les émotions. L’animateur était Peter, un peintre canadien fabuleux.
Nonobstant mon total manque de compétences en peinture, j’ai décidé d’embarquer.
Je venais de vivre le Chemin de Compostelle, et j’avais expérimenté la joie de la découverte, des rencontres, des surprises qui nous attendent quand on ne s’obstine pas à vouloir tout prévoir.
Mais je n’aurais jamais imaginé que cette disponibilité au nouveau, m’aurait amenée à l’autre bout du monde.
À la fin de l’atelier, quand j’étais sur mon départ, Sara, la chérie de Peter, me demande : « Est-ce que tu veux venir nous visiter à Montréal, pendant l’été ? »
En cette précise instante, j’ai senti comme une foudre : une intuition forte, qui disait « C’est ça le changement, je vais vivre à Montréal ».
Cela m’a impressionnée. Jamais dans ma vie, je n’avais vécu un tel bouleversement.
Montréal n’existait pas dans mon imaginaire. Jamais je n’avais rêvé d’aller vivre à l’étranger. Cette intuition était hors de tout repère.
C’était tellement fou, que j’y ai cru.
Depuis, rien n’a plus été le même. Quelque chose de profond avait changé en moi, et dans ma vie.
Avec la bénédiction de mon directeur, j’ai pris un congé de 6 mois de mon travail, et je suis venue à Montréal.
Je savais qu’ici il y avait un projet pour moi, mais je ne le connaissais pas encore.
Je n’avais qu’un VISA de touriste.
Pour apprendre comment j’aurais pu rester, j’ai essayé de rencontrer le plus de personnes possible. Ce n’était pas difficile, à Montréal, si riche en initiatives rassembleuses, où les contacts avec les personnes se font facilement.
Finalement, une avocate m’a expliqué que j’aurais pu être éligible pour un permis de travail comme travailleuse autonome.
En Italie, j’avais débuté avec mes élèves l’écriture optimiste : c’est une forme d’écriture autobiographique qui souligne la beauté de notre quotidien, et de notre histoire. Les événements joyeux que nous vivons, et que souvent nous ignorons, sont mis en lumière à travers l’écriture et le partage. Les résultats avec les jeunes avaient été encourageants au niveau de l’appréciation de soi-même et des autres… Je me suis dit que j’aurais pu faire de même à Montréal.
J’ai donc fondé une entreprise individuelle, Neige en couleur, et j’ai obtenu des contrats pour offrir des ateliers d’écriture optimiste dans des bibliothèques, des résidences pour personnes âgées, des centres culturels, des entreprises. Les bienfaits sont palpables, au-delà de toute attente possible.
C’est ainsi que l’aventure a commencé.
Pour compléter ma mission, j’ai fondé une OBNL*[1], Montréal la plus heureuse, qui a pour mandat de propager la joie dans les médias et lors d’événements, tout en contribuant au rayonnement de Montréal.
Cette OBNL est née d’un rêve : proclamer tous ensemble Montréal la ville la plus heureuse au monde ! En 2017, à l’occasion du 375ème anniversaire de la ville, notre aventure a commencé avec un documentaire, #Mtllaplusheureuse où 150 personnes répondaient à la question : « Pourquoi es-tu heureux-se à Montréal ? »
Depuis 2019, nous organisons le Festival du bonheur de Montréal, un événement artistique multiculturel et intergénérationnel.
… Et ce n’est pas fini !
Tout cela ne se serait jamais réalisé si je n’avais pas suivi mon intuition profonde, celle qu’un jour de mars il y a neuf ans, m’a fait dire : « Oui, c’est ça le changement : je vais vivre à Montréal. » .»
[1] Organisme à But Non Lucratif
POUR ALLER PLUS LOIN
LIVRES
En route vers Compostelle - Rossane Bruzzone
Iris a peur. Peur de prendre l’avion, des chiens sauvages, des étrangers. Elle a même peur des poutres. Mais Iris est « sur le chemin ». Elle a décidé d’aller à Santiago. Seule. Sur un chemin fait de rencontres, obstacles, imprévus et surprises, Iris se découvre. Elle dort à côté d’un inconnu, accepte une invitation inattendue, rencontre l’amour… Elle parle et se parle. Elle accueille les anges et combat ses démons. Elle se perd et se retrouve. Elle apprend…
Le défi optimiste - 21 jours de bonheur - Rossane Bruzzone
Optimiste: est-ce que l’on naît ou on peut le devenir ? Plusieurs recherches ont démontré qu’il faut 21 jours pour acquérir une nouvelle habitude. En partant de la conviction que l’optimisme peut s’apprendre, Rossana Bruzzone nous propose d’expérimenter 21 petits défis au quotidien: faire une surprise à quelqu’un; lire une page d’un nouvel auteur; partager une joie; mettre le focus sur un sens… Basé sur de nombreuses réflexions, lectures et expériences, ce livre nous aide à réfléchir sur les occasions de joie, d’émerveillement, se gratitude qui se proposent à nous. »À la lecture du livre de Rossana, on ne peut s’empêcher de chanter (c’est l’un des 21 défis) ces mots de Lao Tseu: ‘Il n’y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur c’est le chemin' »Serge Marquis, auteur de « Pensouillard le hamster »